Les Saintes Maries de la mer


Le pèlerinage des Saintes Maries se déroule du 19 au 25 mai, on prépare les enfants pour le baptême et les communions puis à partir du 23 jusqu’au 25 mai ce sont les grandes processions. Les Gitans, Roms et Manouches y viennent en grand nombre mais la communauté la plus nombreuse ce sont les Gitans très nombreux dans la région et les Roms et Manouches y viennent seulement depuis trente ans.


L'Aumônerie
En étroite relation avec l'évêque accompagnateur et l'équipe nationale, en différents lieux de la ville et au milieu des gitans et voyageurs, chaque "point d'aumônerie" essaye de se rendre disponible pour : vivre avec, faire du catéchisme, accueillir les demandes (baptême, première communion...), inviter à la prière (messe, veillée, procession)...




L'Aumônerie nationale, l'évêque...
L'équipe nationale est composée de 3 prêtres Cette équipe est nommée par l'évêque accompagnateur des Gens du Voyage Monseigneur Gilbert LOUIS (évêque du diocèse de Châlon en Champagne).
Avec eux, nous nous retrouvons tout au long du pèlerinage (temps de prière et d'information le matin, veillées, processions, vie sur les terrains...)



Son rôle est :
· d'animer l'aumônerie nationale catholique des Gens du Voyage avec le conseil national composé de l'évêque, des aumôniers régionaux, des délégués de chaque région, des voyageurs, des laïcs, des religieuses, des prêtres et des diacres.
· de mettre en oeuvre les différentes décisions ou propositions de ce conseil national.
· de faire le lien avec les évêques
· de veiller à ce que les Gens du Voyage aient bien leur place dans l'Eglise et que l'Eglise soit au service du monde du voyage.








La vie... avec eux
En caravane ou sous tente, en fourgon ou en camping-car, sur chaque terrain, la vie s'organise au fur et à mesure des arrivées.
A l'occasion de ce pèlerinage, les familles se retrouvent (elles arrivent des quatre coins de France) pour un temps de fête où certaines d'entre elles "renouent" avec la notion de voyage et de liberté qui fait leur culture.




Des veillées de prière
Tous les soirs (du 19 au 24) l'église se remplit de Voyageurs qui, en ferveur, chantent, acclament et supplient le Seigneur.
Les thèmes proposés chaque soir s'articulent autour de : l'accueil, les malades, les défunts, le pardon, le baptême, l'envoi en mission.
C'est à l'occasion de ces veillées que peut remonter ce qui fait la vie des terrains (prière, musique, témoignage, catéchèse...)




Les processions des 24 et 25 Mai
Le 24 mai est tout orienté vers Sainte Sara avec à 15h la grande procession à la Mer. Cette procession intéresse en premier lieu les milliers de Tsiganes (6000 environ) réunis aux Saintes, mais aussi de nombreux pèlerins venus de Provence et du Languedoc ainsi que les innombrables personnes de la France entière et de l'étranger pour lesquels se mélange "tourisme et démarche religieuse". Au total, c'est près de 40 000 personnes qui se retrouvent !



Le 25 mai est consacré aux Saintes Marie Jacobé et Salomé avec à 11h la procession à la mer.




La journée du 24, après la descente des châsses, dans l'après-midi, les Gitans partent en procession pour honorer Sainte Sara. Cette procession, à vrai dire, est d'institution relativement récente. C'est en 1935 que le Marquis de Baroncelli, poète-manadier, et quelques gardians de Camargue, soucieux de donner aux Gitans, dans le pèlerinage, une place qu'ils n'avaient pas, car à l'époque, ils n'étaient que quelques centaines perdus dans la grande foule des pèlerins de Provence et de Languedoc, obtinrent d'organiser avec les Gitans de la région cette marche vers la mer, en souvenir de l'arrivée des Saintes. Aujourd'hui encore, les Gitans du Midi sont fidèles à cette manifestation au cours de laquelle ils expriment, à leur manière, leur dévotion.

Mais la grande et la plus ancienne procession de ce pèlerinage se déroule le 25 mai, après la messe solennelle. Cette procession veut rendre hommage aux Saintes Maries Jacobée et Salomé dont les statues figées dans leur barque, sont portées triomphalement jusqu'à la mer. Là, dressé dans une barque, entouré de son clergé, l'archevêque d'Aix implore la bénédiction de Dieu sur la foule des pèlerins. Dans l'après-midi de ce 25 mai, la célébration de la Remontée des
Châsses jusque dans leur chapelle, clôture le pèlerinage.

Le pèlerinage des Saintes Maries de la Mer est, avant tout, une fête de l'Evangélisation, une fête de la Foi. Foi en Jésus-Christ qui nous a été apporté par les Maries Jacobée et Salomé, Sara et les autres disciples du Christ Ressuscité. Cette Foi qui s'exprime durant ce pèlerinage dans des célébrations ferventes et enthousiastes n'a rien perdu de son authenticité. L'évolution du monde gitan, le renouvellement des générations, la diversité des pèlerins et leur dévotion plus éclairée sont autant d'éléments qui contribuent à purifier et à fortifier la démarche des croyants.




Maire-Jacobé est la mère de Jacques le Mineur et de José, probablement aussi des Apôtres Jude et Simon. Salomé est la mère des Apôtres Jacques et Jean. Proches parentes de la Sainte Vierge, elles ont tout quitté pour suivre le Christ et restent liées aux grands évènements de sa vie.
D'après la tradition provençale, les Saintes Maries auraient abordé sur les plages camarguaises avec, d'autres disciples; ceux-là se seraient dispersés dans tout le Territoire, alors que les Saintes Maries, elles, mères d'Apôtres, donc d'un certain âge, seraient restées sur place. On pense qu'elles auraient même habité ici, dans le sous-sol de cette église, à l'emplacement de la crypte. Elles auraient évangélisé, au coin du feu, comme nous disons, c'est-à-dire qu'on venait les visiter et elles témoignaient de ce qu'elles avaient vu et entendu au temps du Christ, lorsqu'elles l'accompagnaient sur les terres de Palestine. De fait, les reliques que l'on a découvertes en 1448, dans cette crypte, sont d'après les analyses les plus récentes, des corps de femmes, de type oriental, du I° siècle de notre ère.
Ces reliques, découvertes par le roi René, Comte de Provence, ont été ensuite déposées dans des châsses : un double sarcophage, qui est maintenant, placé dans la. Chapelle Haute, c'est-à-dire d'une manière symbolique, entre la terre et le ciel. Elles sont descendues lors du pèlerinage, au moment de la cérémonie de la "Descente des Châsses" et ensuite, remontées à la fin du pèlerinage.

L'église de Saintes
L'église que l'on aperçoit de très loin, 10 kms environ, est une église romane, construite à l'époque carolingienne en 810 exactement pour sa partie principale : le choeur, la chapelle haute, le clocher et la tour de garde. Ensuite ont été édifiés la nef, les voûtes et le couronnement de ces voûtes, par la suite aménagés en fortifications.



On peut dire qu'il a fallu deux siècles pour terminer l'édifice et certains documents nous apprennent que les fondations sont aussi importantes que la construction puisque, en effet, cette église a été bâtie sur le sable, d'ailleurs l'eau y venait ... Cette église fût sans doute, édifiée sur l'emplacement d'un temple païen : un temple romain ? un temple grec ? peut-être même un temple égyptien ? Cette arrivée d'eau désigne, probablement, l'emplacement exact de l'édifice primitif.
Cette eau, d'ailleurs, n'a rien de miraculeux. Elle vient du Rhône, elle passe sous les étangs, retenue par de l'argile pour être finalement recueillie dans le contrebas de l'église. Très abondante, il y a jusqu'à 20 000 litres d'eau. Elle permettait, lors des incursions des Sarrasins, de soutenir le siège, car les assiégés à l'intérieur de l'église disposaient de farine, de poissons séchés et d'eau potable, alors que les assaillants étaient condamnés, leur provision d'eau potable épuisée, à boire l'eau de mer ou des étangs, ce qui - plus que les armes - déterminait la levée du siège.
On peut remarquer dans l'église de nombreuses choses. Vous apercevrez surtout les ex- votos qui sont autant de signes de reconnaissance, de gratitude de ceux qui ont obtenu des grâces par l'intercession des Saintes Maries et de Sainte Sara.
Vous remarquerez aussi, au-dessus du Choeur, la Chapelle Haute. Cette Chapelle servait de corps de garde à l'origine. Lorsque la paix fût revenue, elle a été transformée en chapelle où furent déposées les reliques des Saintes femmes que l'on descend dans le choeur, lors du pèlerinage. C'est la "monstrance" des reliques, cérémonial pratiqué couramment au Moyen-Age.
A remarquer encore au passage, inséré dans le mur près de la barque et des statuettes des Saintes, cette pierre blanche que l'on appelle "l'oreiller des Saintes" ou le "coussin des Saintes"' ! Il intrigue les visiteurs. Ce n'est, ni plus ni moins, qu'un bloc de marbre, découvert en même temps que les reliques des Saintes et exposé à la vénération des fidèles. Certains l'on vénéré avec discrétion; d'autres, plus entreprenants, ont essayé au moyen d'un couteau ou de poinçon, d'obtenir de la poussière de marbre, ce qui lui donne cette allure de polissoire néolithique ou même de coquillage. On le vénère parce que ce bloc de marbre était tout près de la tête des Saintes. On raconte que les badauds de l'époque, lors de cette découverte, se seraient écriés : "'l'oreiller des Saintes" ! "le coussin des Saintes" !. Cette appellation est restée.



Ajoutons, pour les esprits curieux qui souvent s'intéressent à des détails importants, ces quelques précisions touchant les vestiges romains qui subsistent dans cette église. Le bloc de pierre qui se trouve à votre gauche, après la "barquette des Saintes" est un autel païen sur lequel on brûlait des parfums en l'honneur de la divinité.
Les colonnes et les chapiteaux qui constituent l'ornementation de l'abside, partie la plus ancienne de cet édifice, sont d'origine gréco-romaine. Vestiges de temples païens, ils ont été utilisés, comme on le faisait couramment au XII° siècle, pour enjoliver le choeur de l'église.
Dans la crypte, sur l'autel ancien qui n'a pas grande valeur historique, se trouve une modeste châsse qui contiendrait les restes présumés de Sainte Sara ... Les ossements principaux d'un homme et d'une femme ! Ainsi qu'un cerf de petite taille, qui était l'animal domestique de l'époque. Ces restes de cervidé authentifient cette époque, c'est-à-dire le I° siècle, puisque ce cerf de petite taille a disparu de Camargue depuis le II° siècle.


Chaque année nous venons nombreux pour célébrer les deux Saintes provençales et Sara la Sainte Gitane , voici son histoire :
Vers 48 après Jésus Christ, une barque aurait abordé le rivage de la Méditéranée près d’une des nombreuses embouchures du Rhône en ce lieu ou se situe la petite ville des Saintes Maries de la mer. Chassés de la Palestine, ou chargés par le Christ de porter la bonne parole étaient réunis, dans cette barque Marie-Jacobé, la mère des apôtres Jacques et Jean ; Marie-Jacobé, la sœur de la Sainte Vierge ; Marie-Madeleine, Marthe, Lazare, Trophime, Maximin et la servante des saintes, Sara. En Palestine, après la mort de Jésus, les autorités romaines et juives furent vite en conflit avec les premièeres communautés chrétiennes. La légende raconte que, pour s’en débarrasser , on mit dans une barque sans voile ni rame les femmes proches de Jésus, ainsi que Lazar, Maximin, Joseph d’ Ariméthie. Cette barque ne coula pas, s’en fut par la Méditéranée, arriva un jour en Gaulle romaine à Oppidium-Ra, un gros bourg quigardait les bras du Rhône : nos actuelles Saintes Maries de la mer. Marie-Jacobé et Marie-Salomé s’y installèrent tandis que les autres partirent christianiser le pays. Joseph d’Ariméthie alla jusqu’en Grande-Bretagne avec un vase contenant du sang du Christ : le fameux Graal. Dans cette légende fondatrice de la chrétienté en Occident les saintes femmes étaient accompagnées par leur servante : Sara.

Mais Sara était sur la barque ou habitait-elle la région ? Beaucoup d’opinions divergent et une en particuler comme quoi Sara aurait été une reine des Terres de Camargue ou elle vivait avec une tribu Gitane et qu’elle aurait étendu des voiles sur la mer pour permettre aux Saintes de gagner facilement le rivage, puis qu’elles les aurait hébérgées et nourries avant de devenir leur servante. Sara serait une « égyptienne »…Elle serait morte peu de temps après les Maries. Son souvenir est maintenu dans la crypte de l’église-forteresse des Saintes Maries de la mer.


Les Gitans soutiennent la barque avec les statues des saintes et c’est un Gitan en portant sur l’épaule une grande croix en bois. Puis, dans la nef bourrée d’une foule compacte, c’est la cérémonie de la remontée des châsses jusqu'à une ouverture de la chapelle haute. La troisième journée, ou journée Baroncelli est encore provençale. Dans la plaine, un hommage solennel est rendu près de sa tombe, à celui qu’on a pu appeler le roi de Camargue par des guardians à cheval les Arlésiennes en costume les tambourinaires et les galoubets. Un Gitan dépose les fleurs sur la tombe ou s’appuie une plaque portant cette inscription : << A la mémoire du Marquis de Baroncelli qui fut l’ ami des Gitans>>. Ce dernier avait déclaré en provençal et en français :
<< Sainte Sara la brune
O reine des Gitans
Depuis combien de milliers de lunes
Venons-nous, chaque année
O fleur de notre race
Sara garde- nous là haut
Pour camper une place
Sur le territoire éternel>>